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Violence policière : Les condés sont nos amis...?

2 participants

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Violence policière : Les condés sont nos amis...? Empty Violence policière : Les condés sont nos amis...?

Message  Nicolas Mer 13 Fév - 17:27

Témoignage sur la répression policière



À Versailles le 4 février 2008, à l'occasion de la manifestation contre la

modification de la constitution



J'ai décidé de relater ici les 48 heures de cauchemar vécues les 4 et 5

février 2008 à Versailles.



Je suis âgé de 53 ans, je suis écologiste et, le lundi 4, avec des amis, je

me suis rendu au rassemblement organisé à Versailles afin de protester

contre le non-respect du vote des Français contre la Constitution

Européenne.



Arrivé sur place, je me suis posté devant des doubles barrières situées à

proximité de l'avenue Hoche ; suite à de légers et successifs mouvements de

foule, les premières barrières, mal accrochées, se sont détachées. Quelques

instants après, des fourgons anti-émeute ont pris position au ras des

barrières restantes. Ne voyant plus rien, je me suis alors servi de la

grille d'un des fourgons pour m'aider à me mettre debout sur une barrière

(ce qui, je le concède, n'a pu que me desservir).



C'est alors qu'immédiatement 4 à 5 agents CRS m'ont roué de coups de

matraque sur les mains et sur la jambe droite, vraisemblablement dans le but

de me faire descendre. Or, il m'est impossible de sauter ou de me mouvoir

rapidement en raison des séquelles d'un grave et ancien accident de travail

à la cheville droite. Me trouvant en déséquilibre, je leur ai

(maladroitement, je le reconnais) dit, dépité : « allez-y tapez donc ».



Un agent a, à ce moment, vainement tenté à plusieurs reprises de se saisir

de mes parties génitales en les pressant fortement. Simultanément, un homme

habillé en civil (présent depuis le début aux côtés des agents CRS) m'a

aspergé le visage de gaz lacrymogène pendant plusieurs secondes ; aveuglé et

dans un état semi-inconscient, je me suis senti tiré par eux puis transporté

à une centaine de mètres.



Reprenant mes esprits, j'ai constaté que des policiers en civil étaient à

mes côtés et s'étaient emparé de mon couteau suisse multifonctions ; je l'ai

depuis plus de vingt ans et il est toujours rangé dans la poche de mon

ceinturon, il me sert pour de petits dépannages.



Les policiers m'ont alors conduit dans une voiture et avant de me faire

monter, m'ont demandé si j'avais en ma possession autre chose de «

dangereux » ; j'ai pensé à mon opinel et je leur ai donné. J'ai également ce

couteau depuis une vingtaine d'années et il m'est utile au moment des repas

(j'ai un véhicule aménagé dans lequel je peux manger et dormir).



J'ai ensuite été conduit au commissariat où j'ai répondu à diverses

questions. Les douleurs aux yeux (et plus particulièrement à l'oil gauche)

devenaient de plus en plus violentes et le visage me brûlait ; je ressentais

aussi des douleurs au genou droit qui me faisaient boîter. Puis, je me suis

retrouvé placé dans une cellule insalubre ; là, j'ai été fouillé et

déshabillé (mes vêtements ont été jetés dans le fond de la cellule, ce que j'ai

signalé à l'agent). Ensuite, j'ai remis les mêmes vêtements (pleins de gaz

lacrymogène, ils faisaient éternuer les policiers qui m'approchaient mais j'ai

été obligé de les garder durant les 30 heures de ma garde à vue). La

température de la cellule avoisinait les 13°.



Un médecin m'a alors rendu très brièvement visite : il a uniquement regardé

mes mains (boursouflées) et m'a donné deux tubes de collyre mais il a refusé

de me mettre les gouttes ; or, il m'était physiquement impossible de me les

administrer. A son tour, le policier m'a signifié qu'il ne m'aiderait pas.

Ce n'est que plus tard, lorsqu'un ami est parvenu à me voir (pendant 1 à 2

minutes) que j'ai enfin reçu les gouttes (contre la volonté de l'agent) ; j'ai

alors pu lui confier mes clefs de voiture et mon téléphone portable.



De retour dans ma cellule, j'ai eu une entrevue avec un avocat commis d'office

puis un policier m'a auditionné : il faisait des « questions-réponses » et

tentait essentiellement de me faire dire que j'agissais pour le compte de

José Bové. J'ai répété à plusieurs reprises que j'étais présent à ce

rassemblement uniquement en tant que citoyen qui réclamait le respect d'un

vote démocratique. J'ai aussi précisé que je disais la vérité et que l'honnêteté

était une valeur qui m'était chère ; il était donc hors de question que je

mente en approuvant ses « questions-réponses ». J'ai martelé ces paroles en

me levant et en demandant à regagner ma cellule ; le policier s'est emporté

puis a accédé à ma requête. De retour à la cellule on m'a photographié et

pris mes empreintes.



Avec mon voisin de cellule, nous avons demandé une dizaine de fois une

couverture car nous souffrions du froid ; les policiers répondaient

affirmativement mais aucune couverture n'a finalement été fournie. Sur la

paillasse (d'une seule place), nous avons alors tant bien que mal tenté de

dormir. Ma douleur à l'oil s'est encore accentuée au cours de la nuit.



Le lendemain matin, j'ai à nouveau été auditionné par un autre agent qui a

totalement ignoré ma souffrance oculaire alors que mon oil pleurait en

permanence ; le gaz imprégné dans mes affaires l'a fait éternuer à maintes

reprises. Le policier a globalement respecté mes propos (même quand je lui

ai dit qu'au moment où j'étais debout sur la barrière et qu'on me rouait de

coups, j'avais compris qu'il n'y avait plus ni frère, ni père et que j'étais

devenu de la « chair à bâton ») mais il a refusé de mentionner sur le procès

verbal que son collègue de la veille au soir avait tenté de me faire dire

que j'agissais pour le compte de José Bové. J'ai réaffirmé être militant

chez les Verts mais avoir agi ce lundi en tant que citoyen français usant de

son droit d'expression en manifestant. J'ai ajouté que j'avais

personnellement voté non à la Constitution européenne et qu'il me semblait

primordial de respecter le vote majoritaire des Français. Il n'a pas voulu

reproduire ces propos sur le PV et a commencé à s'énerver alors qu'il avait

jusqu'ici été plutôt cordial. J'ai cependant signé la déposition.



Je suis retourné en cellule ne pouvant toujours pas recevoir des gouttes de

collyre, même administrées par mon co-détenu.



Après le déjeuner, un agent m'a annoncé la prolongation de ma garde à vue

pour une durée de 24 heures et ma comparution au tribunal de Versailles le

lendemain (mercredi 6/02). J'ai rencontré un deuxième avocat commis d'office

qui m'a dit n'être au courant de rien concernant mon affaire ; je lui ai

exposé les faits et il m'a annoncé que ce serait un autre avocat commis d'office

(le 3ème en 3 jours !) qui me défendrait le lendemain.



Vers 17 h 00, j'ai vu un nouveau médecin qui, après avoir ausculté mon oil

gauche, a demandé mon hospitalisation en urgence. J'ai alors été transporté

aux urgences de l'hôpital de Versailles (menotté) et, après examen et vaine

tentative de me laver l'oil (j'hurlais de douleur), le médecin a jugé qu'il

fallait me faire transférer à l'Hôtel Dieu à Paris le soir même.



Rentré au commissariat, j'ai appris une demi-heure plus tard que j'allais

être libéré et que je ne comparaîtrais donc plus au tribunal. Aucune

procédure judiciaire n'était finalement engagée à mon encontre et je devais

juste signer un rappel à la loi ; celui-ci me reproche d'avoir participé à

une manifestation en étant porteur d'une arme (2 couteaux). On me notifie qu'il

n'y a pas de suite judiciaire à condition que je ne commette pas une autre

infraction dans un délai de 3 ans.



Très surpris par ce brusque revirement, j'ai signé ma levée de garde à vue

(présentée par l'agent aux « questions réponses » de la veille) ; le climat

était subitement plus détendu. L'ami auquel j'avais confié mes clefs de

voiture est venu me chercher et nous avons immédiatement parcouru les 200

kms qui me séparaient de mon domicile.



Une fois chez moi, j'ai enfin pu me dévêtir de mes habits remplis de gaz

lacrymogène depuis 36 heures et prendre une douche. J'ai constaté que mon

visage était particulièrement tuméfié et je ressentais des brûlures sur la

peau ainsi que sur le cuir chevelu. Après une très courte nuit, je me suis

rendu aux urgences du centre hospitalier du Mans ; le service d'ophtalmologie

n'a pris en charge et m'a notamment administré un produit anesthésiant afin

de me soulager et de procéder à un examen approfondi. Le médecin a conclu a

une inflammation de la cornée et à des ulcérations provoquant une baisse

(normalement momentanée) de l'acuité visuelle. Je dois suivre un traitement

pendant une quinzaine de jours (collyres, pommade ophtalmique, antibiotique,

pommade cutanée).



Puis, j'ai passé différentes radios (genou et pied droits, 2 mains) car je

ressentais toujours de fortes douleurs dans ces parties de mon corps. On m'a

finalement diagnostiqué une entorse du genou droit ; j'ai également un

traitement antibiotique et une pommade et ma jambe est maintenue par une

attelle.



Le médecin ophtalmologiste me réexamine le 11/02 ; jusqu'à présent ; j'ai un

arrêt de travail jusqu'au 15/02 mais il est susceptible d'être prolongé.







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Violence policière : Les condés sont nos amis...? Empty Re: Violence policière : Les condés sont nos amis...?

Message  Rafyskin Dim 17 Fév - 3:48

Ouais on à pas attendu ça pour savoir que les flics sont des gros cons qui se permettent tout et n'importe quoi sous prétexte qu'il portent l'uniforme. C'était comme ça avant, voire même encore pire, et ça risque pas de changer avant un moment.
Malheureusement ce genre de comportement est de plus en plus fréquent de nos jours, la banalisation de la répréssion et de la violence policière fait peur.
Il y a une affaire qui est passé aux infos, une flic qui se payait des séances avec des voyantes avec les cartes bleus des gens qui étaient en garde à vue. Sans parler des flics qui fument le shit qu'ils ramènent car ça il doit y en avoir.
Ils s'octroient des droits, se croient au dessus des lois quand ils sont censés les faire respecter. Enfin je ne généralise pas il doit y avoir des flics qui font leur boulot qui est de protéger les citoyens bien qu'à mon humble avis ce ne soient pas les plus nombreux.
Beaucoup ne respectent pas l'article 7 alinéa 2 du Code de Déontologie de la Police Nationale qui énonce : " Placé au service du public, le fonctionnaire de police se comporte envers celui-ci d'une manière exemplaire".
Pour finir je conseillerait le livre "Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy, ministre des libertés policières: Candidat à la Présidence de la République" de Jean-Jacques Reboux, qui raconte son interpellation après avoir contesté une infraction qui n'avait pas eu lieu.

Enfn j'ai envie de dire ACAB ! Et voila ça c'est fait.

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